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Sport et divertissement

 
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Auteur Message
Serge
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Inscrit le: 28 Aoû 2006
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MessagePosté le: Lun Sep 21, 2009 10:11 am    Sujet du message: Sport et divertissement Répondre en citant

Article publié par le journal L'HUMANITE
le 14 septembre 2009

[b]« Le sport va-t-il devenir un divertissement ? »


« Le sport va-t-il devenir un divertissement ? »
Fête de l’humanité . Lydia Martins Viana, coprésidente de la FSGT et élue du Comité olympique français, refuse une vision trop libérale du sport.
Durant la Fête de l’Humanité, à l’espace sport, on a beaucoup débattu de l’avenir du sport en France et notamment du sport pour tous. Un sujet que maîtrise Lydia Martins Viana, coprésidente de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) et administratrice du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Entretien.

Avec votre double casquette CNOSF et FSGT, quel regard portez-vous sur la place du sport dans la société française ?

Lydia Martins Viana. La situation n’est pas des plus brillantes. Depuis une vingtaine d’années, l’État semble avoir peu à peu renoncé à sa mission de service public et, surtout, avoir placé le sport très loin dans ses préoccupations. Il faut donc savoir si l’activité physique est une activité essentielle à l’être humain ou pas. Il faut savoir si le sport relève de l’intérêt général, et donc est une mission de service public. La tendance et toutes les mesures prises ces dernières années par les gouvernements tendraient à prouver le contraire.

De quels types de mesures parlez-vous ?

Lydia Martins Viana. Je parle de celles qui touchent à l’éducation. La disparition de certains centres régionaux d’éducation physique, les CREPS, ne va pas dans le bon sens. La réforme de l’Institut national des sports, l’INSEP, ne contribue pas non plus à une amélioration de l’enseignement du sport. Que dire encore lorsque l’on sait que cette année 800 postes de professeurs d’éducation physique ne sont pas renouvelés ? J’ai l’impression que ceux qui nous gouvernent classent le sport au rang de divertissement. Et il arrivera ce qui devra arriver, c’est-à-dire que celui-ci ne sera plus pratiqué que par ceux qui en auront les moyens financiers.

Vous semblez très pessimiste ?

Lydia Martins Viana. En effet. C’est bien beau de vouloir absolument 50 médailles aux prochains JO de Londres, en 2012. C’est bien beau de tout faire pour que le sport de haut niveau soit tout en haut, mais il ne faut pas laisser le reste de la population sur le bord de la piste. Or, aujourd’hui, c’est ce qui se passe. On augmente d’un côté les devoirs des collectivités locales en matière de sport, mais on ne leur donne pas les moyens de mettre une quelconque politique en oeuvre. En France, il faut savoir que seulement 44 % des adultes ont une activité physique améliorant la santé et un quart de cette même population a des problèmes de santé du fait même qu’elle ne pratique aucune activité physique. Autre indicateur alarmant : par rapport aux années soixante, il y a 40 % de jeunes en moins qui pratiquent une activité physique. Alors, pensez-vous vraiment qu’il faille se réjouir ?

Dans ces conditions, quel rôle peut jouer la FSGT, que vous représentez au conseil d’administration du CNOSF ?

Lydia Martins Viana. J’ai la claire intention de faire évoluer les choses avec les moyens que j’aurai à ma disposition. Mais je suis plutôt rassurée par l’arrivée du nouveau président, Denis Masseglia, à la tête du CNOSF. Il semble vouloir mettre en place une gouvernance partagée. Certes, il veut faire entrer les entreprises dans cette gouvernance, et cela, je n’y crois pas, mais il veut aussi et surtout prendre tous les sports en compte. C’est une nouveauté et c’est le combat que je mène.

Entretien réalisé par Éric Serres
[/b]

La quadrature du cercle: mettre l'accent sur la disparition des postes de profs d'EPS, noter la diminution de la pratique sportive chez les jeunes... Mais aussi (CNOSF oblige) les 50 médailles pour les JO de 2012!!
Or, à mon sens, cette dernière partie, est la composante du divertissement. Elle est même l'accélerateur de cet effet. Je m'explique, à ce niveau de performance, je ne pense plus que l'on puisse parler de sport. Il s'agit d'un métier à plein temps, qui absorbe la vie entière de l'individu. Toutes ses personnes se retrouveront à Londres, pour célébrer les meilleurs d'entre eux. Le grand spectacle planétaire consacrera les champions et oubliera les autres: un divertissement comme un autre... Wink
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Jean-Marc BERTRAND
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MessagePosté le: Lun Sep 21, 2009 10:33 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Serge

Un article qui, je crois, résume assez bien la place qu'occupe le sport actuellement dans l'esprit de nos gouvernants (ce n'est pas une critique, mais un simple constat) : un recentrage sur l'élite, et le reste laissé au domaine privé. Le sport est donc de moins en moins considéré comme d'intéret général. En temps de crise et de déficits publics abyssaux, il peut en effet apparaître facile et logique à certains de sacrifier le sport à l'hotel du profit et des économies... Mais les gouvernements se succèdent, et le sport de masse reviendra à la mode dans quelques années, je n'en doute pas (cette fluctuation est à l'image de toute son histoire dans l'appareil d'Etat : jamais aucun département ministériel n'a connu autant de bouleversements au fil des decennies). Wink

@ bientôt
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Serge
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MessagePosté le: Lun Sep 21, 2009 9:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je savais bien que cet article te ferait réagir... Wink
Par contre, il est évident que les hommes politiques une fois au gouvernement ont une analyse comptable des situations en général et du sport en particulier.
Tu me dis que seul le sport de haut niveau les intéresse, d'accord, mais pour les 50 médailles au JO de Londres, il va y avoir du travail, un très gros travail. Où alors juste miser sur l'escrime, le judo (et encore) et je ne sais quoi. Dur, dur non?
Le sport de masse est toujours à la mode, c'est son financement qui lui ne l'est pas, mais pas du tout. Et pourtant, s'il y avait plus de pratiquants, nous aurions sans doute à déplorer, moins de maladies diverses me semble-t-il...La collectivité s'en trouverait mieux, car il y aurait moins de dépenses de santé.
Mais je ne suis pas si sur qu'il s'agisse d'une bonne idée. Les labos ont besoin de débouchés... Crying or Very sad
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Jean-Marc BERTRAND
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MessagePosté le: Mer Sep 23, 2009 1:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Serge

Remarque très judicieuse concernant la santé et la sécu. Il faudrait cependant mettre les chiffres en regard du nombre d'entorses, de déchirures, de tendinites, de radios, d'IRM, etc. qu'engendre le sport. Je suis curieux de savoir si finalement la société serait gagnante, et si oui, dans quelle proportion Wink

@ bientôt
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Serge
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MessagePosté le: Mer Sep 23, 2009 3:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

C'est exact, le sport est le plus gros pourvoyeur d'accidents de travail me semble-t-il. De plus les examens qui sont pratiqués peuvent être très couteux (scanner, échographie, etc... )
Mais je pense que la palme revient au sport de haut niveau.
Pour la moindre blessure, on met tout de suite en route des explorations, de façon à avoir une idée la plus sure et le plus rapide possible... Les médailles n'ont pas de prix!!!
Mais ça ce n'est pas du sport... C'est du divertissement Laughing
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