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Surentraînement

 
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Athletedu84
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MessagePosté le: Mer Aoû 09, 2006 11:30 am    Sujet du message: Surentraînement Répondre en citant

Bonjour

J'aimerai comprendre ce qu'est le phénomène de fatigue chronique en sport SVP car ces derniers temps, je suis constamment fatigué !! On m'a parlé de surentraînement, c'est bien ça ? Mais c'est quoi précisément ? Et surtout, comment puis-je faire pour m'en sortir, HELP ????? Confused
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Jean-Marc BERTRAND
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Messages: 3395
Localisation: Montpellier

MessagePosté le: Mer Aoû 09, 2006 11:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

vous avez de la chance car j'ai pas mal approfondi le surentraînement dans le cadre de mes études STAPS. Voici donc quels sont les informations importantes que je peux vous fournir :

La fatigue chronique qui survient en sport est aussi appelée dans le monde de l'entraînement : le surentraînement. Le syndrome du surentraînement est considéré de nos jours comme une pathologie ambiguë dans la mesure où la limite entre fatigue aiguë et fatigue chronique est difficilement identifiable. En d'autres termes, il n'existe pas de définition claire du point où la simple fatigue se termine et où le surentraînement commence. On parle donc plutôt d'un continuum et l'intérêt d'une démarche diagnostique réside dans le fait de mettre en évidence l'évolution du sujet sur ce continuum par la différence entre les signes normaux de fatigue liés à l'entraînement et ceux qui accompagnent l'installation du syndrome.

Les symptômes du surentraînement sont variés mais on note surtout des signes cliniques (fatigue, insomnie, anorexie, état dépressif). Se détache
donc l'importance de la composante comportementale. Au total, il s'agit d'un champ de détection vaste avec un retentissement certain tant sur la sphère physiologique que psychologique mais sans aucun signe pathognomonique certain. En conclusion, l'expression la plus évidente du syndrome est un ensemble hétérogène de signes psycho comportementaux s'accompagnant d'une diminution des performances et d'une perturbation de l'homéostasie.

Il existe dans la littérature plusieurs questionnaires de type auto-évaluatifs dédiés à la détection du syndrome, qui cherchent à mettre en
évidence non seulement une baisse du niveau des performances mais aussi des modifications du comportement habituel pouvant notamment affecter les sphères somatiques (altération de l'état général, amaigrissement, pâleur, troubles digestifs, appétit, transit, ballonnements, gastralgies, troubles du sommeil, perturbation de l'activité sexuelle, fatigue musculaire et sensorielle, courbatures, crampes, céphalées, vertiges), intellectuelles (troubles perceptifs, fatigabilité intellectuelle), psychoaffectives (contact difficile, hostilité, retrait, modifications de l'état émotionnel, modifications de l'humeur, modifications de l'état d'anxiété) et volitionnelles (diminution de la volonté, troubles du caractère).

D'autre part, on sait qu'il y a une relation entre diminution des stocks énergétiques et surentraînement (Gaester et Pool, 1988). Cette baisse de glycogène réduit la disponibilité des substrats glucidiques utilisables pendant l'exercice physique. C'est un des facteurs classiques de la fatigue aiguë qui peut persister lors d'une fatigue chronique. De même, il est
intéressant de regarder la courbe lactate / puissance dont le déplacement vers la gauche peut représenter le signal du début d'un état de
surentraînement (Busse et al, 1989). On note donc :
- Une inaptitude inhabituelle à maintenir l'effort dans la durée.
- Un engorgement précoce des muscles pour une intensité donnée (acidose).

La recherche a démontré que lorsque survient un déséquilibre entre exercice et récupération, la perturbation de l'homéostasie est difficilement
restaurée, les désordres cellulaires, organiques, musculaires et métaboliques ont du mal à se réguler. S'il est difficile de dégager des
marqueurs biologiques spécifiques, on peut cependant en sélectionner certains qui peuvent contribuer à l'orientation du diagnostic. Quatre grands pôles d'exploration peuvent ainsi être envisagés :

a. Le système de transport de l'oxygène

Au niveau du compartiment sanguin, le surentraînement peut s'assimiler à une sorte “ d'anémie du sportif ” s'exprimant par des modifications au niveau du bilan du fer. Celle-ci est suspectée dès lors qu'un des paramètres suivants descend au-dessous d'une valeur seuil (Williamson, 1981) :
- Ferritine < 12 ng.ml-1
- Fer sérique < 50 µg.dl-1
- Saturation sidérophyline < 16 %
- Hémoglobine < 14 mg.dl-1 chez l'homme et < 12 mg.dl-1 chez la femme.

b. La fonction immunitaire

La recherche contemporaine s'oriente vers un marqueur dénommé IGA salivaire (immunoglobuline A). Un excès d'entraînement provoquerait son
immuno-dépression ce qui favoriserait l'apparition de troubles au niveau du tractus respiratoire et expliquerait les infections de la sphère ORL
signalées dans le tableau 1. Mais le suivi de ce marqueur reste pour l'instant réservé au domaine scientifique car il nécessite un matériel
complexe et coûteux (appareil centrifuge, étuves, micro-plaques, lecteur
spécifique etc.).

c. Les conséquences métaboliques de l'activité musculaire

D'une part, la prise en compte de la variation du taux de base d'acide urique comme index du surentraînement paraît judicieuse dans la mesure où une augmentation importante de la charge de travail stimule le catabolisme protidique, ce qui amène une négativisation de la balance azotée. Il en résulte une augmentation de la production d'ammoniaque stimulant l'uréogénèse hépatique et la production d'acide urique. (Kirwan et coll, 1990). D'autre part, une charge intensive d'entraînement provoque la mobilisation excessive des protéines contractiles, entraînant un phénomène de rhabdomyolyse (altérations structurales musculaires / micro lésions traumatiques). Cela est mis en évidence par l'élévation plasmatique de créatine phosphokinase (CPK) et de lactate déshydrogénase (LDH) qui peuvent présenter des variations persistant plus longtemps en période de surentraînement (U. Hartmann, J. Mester, training and overtraining markers in selected sport events, Med Sci Sports Exerc, 2000-1, p209-215). (Les CPK sont des enzymes résultant de la dégradation des cellules musculaires suite à un effort physique traumatisant. Lorsqu'on effectue un entraînement intensif, les CPK dégradés passent dans le compartiment sanguin devenant ainsi de véritables marqueurs de la fatigue musculaire).

d. La fonction hormonale

Les contraintes tant physiologiques que psychologiques d'un entraînement
intense sont liées à l'élévation d'endorphines résultant du stress. Une augmentation des endorphines au niveau du système nerveux central entraîne la perturbation de l'homéostasie neuroendocrinienne en diminuant la libération des gonadotrophines hypophysaires (l'hormone lutéinisante, LH) qui régule la production de testostérone par les cellules de Leydig. Un suivi de l'involution de la testostérone est donc pertinent et envisageable (Guézennec et al, 1984).

Enfin, l'électrocardiogramme (E.C.G.) est un enregistrement de surface de l'activité électrique du cœur par des électrodes reliées à un
électrocardiographe qui amplifie le signal électrique. Sous l'influence d'un entraînement intense et prolongé, l'E.C.G. peut objectiver des atypies de repolarisation (H. Monod, R. Flandrois. Physiologie de l'exercice, MASSON, 2000, p60).

En conclusion, on remarque que détecter les premiers signes du surentraînement, tant qu'ils sont encore rattrapables, passe par un suivi
complet de l'athlète, tant sous l'aspect de ses performances et de son comportement, que sous celui d'un suivi médical. Il s'agit de s'intéresser à un cortège de signes discrets par un effort constant d'observation, et cela d'autant plus que les signes de fatigue chronique paraissent “ sourds ”.

Dans votre cas, pour réussir à dépasser la fatigue chronique dont vous faites l'objet, tout d'abord posez vous la question de savoir si vous ne
vous entraînez pas trop souvent, ou de manière trop intensive. Cela peut sembler à première vue paradoxal, pourtant il faut savoir qu'un organisme continuellement fatigué et trop souvent sollicité, qui ne récupère pas suffisamment, n'est plus apte à "surcompenser" l'inévitable fatigue occasionnée par l'effort physique. En d'autres termes, prenez conscience du fait qu'un entraînement aiguë (ponctuel) entame votre potentiel de performance pour une durée proportionnelle à son intensité (c'est le phénomène catabolique) ; ensuite, par le jeu de la surcompensation des réserves énergétiques et de la restructuration protéique (reconstruction musculaire encore appelée phénomène métabolique), votre organisme se développe et devient apte à fournir de meilleures performances. Mais vous devez savoir que ce système (de surcompensation) s'apparente à un élastique. Si on l'étire et qu'on le lâche assez tôt, il s'envole très haut, (vous devenez plus fort, vous progressez, vous pouvez développer des intensités supérieures à l'entraînement et en compétition) mais si on va au delà de sa capacité d'élastance, il casse violemment. Il en est de même de votre
potentiel de performance. Laissez donc à votre organisme le temps de surcompenser entre deux séances, de mieux récupérer, de mieux drainer ses déchets et de mieux réguler ses désordres cellulaires afin de retrouver l'homéostasie (état d'équilibre des différents systèmes du corps humain).

Orientez votre entraînement non plus sur "la quantité" mais plutôt vers "la qualité" (Maître mot d'un entraînement efficace)! Ménagez des exercices de récupération où l'intensité sera sous maximale, organisez votre programmation de telle manière à ne pas risquer de tomber en état de
surentraînement avancé. Evitez la chronicisation du surmenage en prenant conscience du fait que s'entraîner beaucoup n'est pas forcément gage de progression !

Qu'en est il au niveau de votre diététique ? Vous savez que l'on ne met pas de l'essence ordinaire dans une formule 1 mais bien au contraire, on s'obstine à lui donner un mélange enrichi, raffiné et savamment dosé. De la même façon, le sportif désireux de progresser se doit impérativement de faire attention aux aliments qu'il ingurgite. Essayez (éventuellement sous la houlette d'une diététicienne diplômée d'état) de comprendre l'influence des aliments sur votre entraînement et sur vos performances. Vous vous rendrez rapidement compte a quel point il s'agit d'un facteur important. Combien de temps mangez vous après votre entraînement ? 1h30 ? c'est trop, vous avez loupé votre fenêtre métabolique d'absorption idéale qui se situe 1/2 heure après l'effort. Mangez vous suffisamment de glucides pour permettre la resynthèse rapide des réserves de glycogène musculaire et hépatique ? Absorbez vous suffisamment de protéines pour reconstruire efficacement les lyses musculaires ? Autant de question que je vous conseille d'aborder avec un spécialiste (ça tombe bien, il y a une rubrique nutrition sur 123sport...) je ne peux que vous encourager à effectuer un bilan complet.

Essayez de mettre en application ces quelques conseils et tenez moi informé de l'évolution de votre sensation de fatigue permanente.

Bon courage.
_________________
Sportivement
Jean-Marc BERTRAND
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