Jean-Marc BERTRAND Administrateur Site
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Posté le: Jeu Oct 09, 2008 2:22 pm Sujet du message: ATHLETISME - Fin du meeting gaz de France |
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Bonjour
Une ancienne championne d'athlétisme venue tout droit des pays de l'Est a écrit une lettre consacrée à la fin du plus grand meeting français d'athlétisme.
La voici :
"Après 16 ans de politique active de parrainage, Gaz de France, “un acteur majeur de l’énergie en France”, a coupé les gaz.
Par Petra Dimitrova
Arrivederci Paris et son mythique meeting, qui a mis en scène les Sergueï Bubka, Hicham El Guerrouj, Carl Lewis et Marion Jones… Non, pardon, Tim Montgomery et Justin Gatlin, ah mince, ça ne va pas non plus, disons Christine Arron et Medhi Baala, si si, là ça colle… Car jamais les Français n’ont autant brillé que dans la soucoupe du Stade de France. On se tord les mains, on s’arrache les cheveux bien sûr, c’est toute la capitale qui s’effondre sous le coup de grisou du partenaire historique. Mais quid de ces jolies petites bourgades de province qui ont révélé la perche à Clermont-Ferrand ou la marche à Mondeville ? Le trou de mémoire est presque aussi gros que le coup de grisou, car en se retirant, Gaz de France fait imploser la planète athlétisme. Quid des meetings de Liévin et Clermont-Ferrand donc ? Quid de Bugeat, Hérouville, et Saint-Malo, tous dûment estampillés Gaz ? Sans compter tous les autres, les Strasbourg, Castres ou Lille, qui vont devoir se trouver un autre historique pour finir de boucler leurs budgets, d’où disparait la ligne ”Gaz”.
Fuite de gaz
Parce que l’athlétisme, il paraît que ça marche par saison, et que pour préparer les quelque 50 athlètes et des poussières (pour composer les quatre relais) qui s’entraînent pour les Jeux Olympiques (d’accord, ils sont trop nombreux, mais ça ne devrait pas durer) et accessoirement, la petite centaine d’athlètes en sus qui sont censés occuper les places restantes des podiums des Championnats de France dans les 47 épreuves (si si) que compte ce sport décidément bien présomptueux, il faut des compétitions. De préférence des compétitions avec quelques filles qui avalent un 100 mètres en moins de 12 secondes (j’ai dit 12 ? Je voulais dire 11.50, mais j’ai cherché sous les sabots de mon cheval, et je n’ai retrouvé que Carima Louami et son pic de forme préféré) et quelques bravaches qui s’arrachent au dessus de 5m40 à la perche.
Bernard Amsallem a raison de ne pas céder au catastrophisme et d’offrir son “expertise technique et sportive pour mobiliser les partenaires”, ce n’est jamais que la totalité du calendrier fédéral qui a pris feu avec ce retour de flamme. Flamme qui, paraît-il, n’est imputable qu’à la mauvaise ambiance qui règne dans les relais français, mais pas du tout, aux résultats exceptionnels – exceptionnels parce que rarissimes – proposés par nos Bleus depuis Sydney et la trop voyante Fanny de 2000. C’est la faute à Diagana, qui n’a rien trouvé de mieux que d’achever sa carrière, et à Ronald, qui n’a toujours pas trouvé la recette de Tim et Justin, et qui s’acharne à vouloir courir vite et propre ! C’est la faute aux JO, qui n’arrivent que tous les 4 ans, alors qu’on n’a même pas fini de faire oublier la raclée précédente.
La tête dans le gaz
Sans préliminaires, l’amoureux le plus transi de l’athlé français s’est fait la malle, mais on se rassure, Gaz-Suez continuera d’apporter son soutien aux athlètes et aux groupes d’entraînement. Nous voilà rassurés : Solenn Désert, Christophe Epalle et Nicolas Figère sont bel et bien sauvés. Enfin, on n’a pas encore reçu la liste des sacrifiés mais il n’y a pas de raison qu’en contreperformant avec la même consistance depuis deux Olympiades, les derniers des Mohicans du jusqu’auboutisme perdent le peu de gaz qui leur reste. Attention encore au retour de flamme. Bientôt, on nous dira que c’est la faute à ”Gaz-qu’a-lâché-l’athlétisme” si on présente une équipe dont l’élément le plus performant sera celui qui aura réussi à se sélectionner à quatre JO sans jamais décrocher une finale, ou simplement si on empêche les minots d’aller voir ailleurs, au gymnase, s’il fait plus chaud que sur le stade. Vous verrez qu’on y aura droit, parce qu’aujourd’hui, rien ne vaut un bon partenaire pour masquer l’absence de projet. Et parce que l’athlé français, confortablement ombiliqué par Gaz de France, n’a pas compris que les énergies renouvelables, c'est-à-dire, celles “issues de phénomènes naturels, réguliers ou constants” comme la détection de talents, la formation des cadres et des entraîneurs, le soutien aux clubs, sont l’autre carburant dont se nourrissent les grandes réussites.
Il paraît que c’est dans les moments difficiles que “la famille de l’athlé doit se serrer les coudes”. Le temps de l’union sacrée est décidément à la mode. Paraît même que la Fédération va enfin réfléchir et faire travailler son imagination. Il était temps. _________________ Sportivement
Jean-Marc BERTRAND
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