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Acide lactique chez les enfants

 
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MessagePosté le: Dim Fév 04, 2007 2:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Jean-Marc BERTRAND a écrit:
Very Happy Interessant Very Happy

Petite question : as-tu de nouveaux éléments concernant notre débat sur l'acide lactique chez le jeune enfant ?

@ bientôt


Quel débat ???
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Jean-Marc BERTRAND
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MessagePosté le: Dim Fév 04, 2007 5:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Didier

La question est survenue lors d'un cours au CREPS de Mâcon avec mes étudiants. Elle concernait l'acide lactique chez l'enfant.

Il s'agissait d'essayer de comprendre pourquoi les entraîneurs prétendent qu'il ne faut pas travailler dans la filière lactique à ces âges.

D'après certains, c'est à cause du fait que l'enfant n'est pas capable de produire de l'acide lactique et donc que ce genre de travail tape a côté du but de développement recherché.

A mon idée, c'est plutôt car il ne dispose pas encore de l'outillage enzymatique necessaire et suffisant pour le tamponner. Comme argument, je peux avancer le fait qu'au repos l’acide lactique est déjà présent au niveau sanguin : sa concentration est de 1 à 2 mmol/l chez les adultes comme chez les enfants.

Lorrie était un des partisans de la première théorie. Je lui demandais donc s'il avait trouvé des éléments venant confirmer son idée initiale.

Peut être vas-tu pouvoir arbitrer les débats ?

@ bientôt
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Jean-Marc BERTRAND
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MessagePosté le: Dim Fév 04, 2007 9:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Exploration des performances anaérobies de l’enfant. Bilan de 30 ans de recherche

Pascale Duché1, Mario Bedu2, Emmanuel Van Praagh1

...Dans le même ordre d’idée, la faible activité de PFK rapportée chez l’enfant (Eriksson et al., 1971) est encore fréquemment utilisée pour expliquer une lactatémie plus faible chez l’enfant. Or, à l’heure actuelle, il apparaît très difficile de savoir si l’enfant produit moins ou élimine plus de lactates que l’adulte ? En effet, si nous nous intéressons aux études portant sur l’acidose déterminée par la mesure du pH, la littérature fait apparaître un consensus montrant un pH intramusculaire ou sanguin post exercice plus élevé chez l’enfant comparativement à l’adulte quel que soit le type d’exercice (Hebestreit et al., 1996 ; Taylor et al., 1997 ; Zanconato et al., 1993). En revanche, récemment Dotan et al. (2000) ont mesuré des [L]s atteignant 10 mmol.l-1 chez des enfants prépubères après des exercices répétés de 40s à 150 % de VO2 max. avec 50s de récupération. La littérature montre que les enfants ont une plus faible diminution de leur pH à l’exercice tout en pouvant augmenter considérablement leur [L]s. Par conséquent la question reste posée, à savoir si cette faible diminution du pH peut être expliquée par une meilleure régulation au niveau des ions H+ chez l’enfant ?
En résumé : En comparaison des études réalisées chez l’homme, les connaissances concernant les mécanismes énergétiques impliqués dans le fonctionnement du métabolisme anaérobie chez l’enfant sont limitées, en raison de contraintes éthiques et méthodologiques. Les principales données ne sont pas en faveur d’une puissance maximale anaérobie inférieure chez l’enfant, mais par contre, montrent une aptitude glycolytique nettement plus faible.

Il y a pas mal d'infos, et pourtant, rien de très tranché. L'enfant est défaillant au niveau enzymatique à la fois lors de la glycolyse mais également dans le cycle de Krebs. Lorsque l'on regarde des jeunes à la récrée, on ne s'inquiète pas trop sur leur capacité "anaérobie".

...Les performances anaérobies semblent pouvoir être améliorées par l’entraînement chez l’enfant, grâce en particulier à des facteurs de coordination et d’activation neuro-musculaire. D’ailleurs plusieurs études ont souligné que les effets d’un entraînement spécifique chez l’enfant étaient peu transférables, et que les améliorations les plus significatives des performances étaient observées sur les tests utilisés lors du programme d’entraînement (Nielsen et al., 1980 ; Diallo et al., 2000). Cependant, la maturation reste la stimulation principale d’amélioration des potentialités anaérobies au cours du développement.

Les lactates ne me gênent pas, l'objectif n'est pas forcément de les tamponner mais d'en produire plus. A partir du moment qu'il n'y a rien de mauvais ou de dangereux, faut pas se priver non ? Sachant que la maturation des enfants (âge chrono et bio) n'est pas identique, il faut bien savoir qui est capable de quoi, faire des entrainements purement aérobie feraient rater quelque chose à mon avis.
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Jean-Marc BERTRAND
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MessagePosté le: Dim Fév 04, 2007 11:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Récemment Dotan et al. (2000) ont mesuré des [L]s atteignant 10 mmol.l-1 chez des enfants prépubères (...) La littérature montre que les enfants ont une plus faible diminution de leur pH à l’exercice tout en pouvant augmenter considérablement leur [L]s.


Une partie de notre débat est donc tranchée Lorrie : à savoir que les enfants produisent du lactique. Ceci est scientifiquement prouvé Very Happy

Les études dont je dispose de mon côté tendent à expliquer que si l'acidité n'augmente pas de façon aussi significative que chez l'adulte cela serait du à une moindre production initiale (un élément explicatif d'une banalité affligeante identifié par les auteurs serait que la surface de section transverse des muscles est moindre (bravo la trouvaille Wink)).

Elles tendent aussi à montrer que l'enfant serait déficient, eu égard à l'adulte, en capacité de stockage du bicarbonate, en cytochrome oxydase et serait aussi "victime" d'un moindre rendement au niveau de l'épuration extra-rénale (sont notamment évoqués des éléments explicatifs en lien avec les hormones de l'adolescence n'ayant pas encore inondé l'organisme). Or, en sachant que le pH du sang est contrôlé par un système tampon intégrant, entre autres, l'ensemble de ces différents paramètres (et surtout le tandem acide carbonique/ hydrogénocarbonate) ce sont les raisons pour lesquelles j'ai émis l'hypothèse qu'il existait une différence d'efficience entre le système tampon de l'enfant et celui de l'adulte.

Mais cela semble contradictoire avec les élements d'investigation avancés ci-dessus. Cette partie du débat n'est donc pas définitivement élucidée.

Comme le dit Didier "Il y a pas mal d'infos, et pourtant, rien de très tranché"

@ bientôt



Merci Didier
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jb888
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MessagePosté le: Lun Fév 05, 2007 6:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Maintenant la question qui peut être posée est:

quel est l'utilité d'entraîner des enfants sur cette filière spécifiquement?

Ils utilisent naturellement dans la cours d'école l'ensemble des filières à leur disposition et ne sans porte pas plus mal.

D'autre part, certaines disciplines sportives dans leur choix d'entraînement précoce des enfants à des fins de résultat, ne se sont jamais posés ce type de question et entraînent des gamins sur des régimes de résistance important et de sollicitation de cette filière spécifiquement.....

La précaution que l'on pourrait avoir est peut être de rester prudent dans le développement de cette filière avec des enfants car cela provoquerait indéniablement des excès de certains entraîneurs pour développer à outrance cette filière afin de servir une performance sportive.
Quand on voit, ce que certains sont capable de faire avec la filière aérobie en terme d'entrainement des enfants alors que celle ci ne pose aucun problème chez l'enfant.

L'idée à mon avis reste de protéger les enfants de toutes implications excessives sur les notions de développement des qualités physiques et énergétiques et de laisser naturellement ses filières être sollicités par la pratique classique sous forme jouée et ludique que l'entraîneur animateur mettre en oeuvre et de s'intéresser le plus possible au développement des qualités de coordination générale et de développement du répertoire moteur dans son ensemble. Les filières sont autant sollicitées par les différents types de jeux;

Donc le mot "entraînement" chez les enfants me laisse toujours dubitatif.
L'apprentissage, l'initiation, la découverte, l'éducation.... sont certainement plus adaptés chez cette catégorie d'athlètes en herbe.

Maintenant cela n'enlève pas l'intérêt de connaître les impacts physio de sollicitation de cette filière chez les gamins.


Dernière édition par jb888 le Lun Fév 05, 2007 9:13 pm; édité 1 fois
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MessagePosté le: Lun Fév 05, 2007 8:49 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis assez d'accord avec toi, maintenant il faudrait tout de même savoir si l'on distingue l'enfant des clubs sportifs scolarisé et celui qui sera au JO (gym...).
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jb888
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MessagePosté le: Lun Fév 05, 2007 9:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Même une médaille olympique en gym, ne mérite pas à mes yeux, autant de sacrifice pour un enfant. Les dégâts aprés cette médaille sont irréversibles, aussi bien sur le plan psychologique que physique.
Même si certains nous démontrent médiatiquement qu'il peut y avoir une vie après une médaille, on ne nous montre pas les dégâts collatéraux et tous ceux ou celles qui ont sombré.

Maintenant pour faire un triple arrière; il vaut mieux faire 38 kg et 1m35. C'est une des spécificités de cette discipline.

Pour avoir côtoyé des centres de haut niveau gym et avoir vu des petites de 10 ans faires 25 heures d'entraînement semaine, tout en sevrant celle-ci des expériences quotidiennes qui permettent une croissance psychologique, physique, biologique des plus normale d'un enfant , je crois que je suis résolument contre. Mais cela reste mon avis.
Une médaille olympique ne vaut pas autant de sacrifice.

Le jeune tennisman de quatre ans, qui a été beaucoup médiatisé, et qui à déjà un staff technique, médecin, kiné, Préparateur physique, doit on sacrifier sa vie pour en faire un futur Fédérer?

Quatre ans et un staff technique?????? imaginez votre gamin de quatre ans!!! Même si celui est doué, doit-on mettre en place un staff technique et l'isolé des autres enfants de son âge, pour le mettre dans un centre de HN??? Cela en devient pitoyable......
Et ce d'autant plus que la probabilité de réussite est difficile à évaluer.....

un point de vue parmi les autres
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Serge
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MessagePosté le: Jeu Mar 01, 2007 4:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis assez d'accord avec JB 888: les enfants mobilisent toutes les filières en cours de récréation, mais aussi dans les activités sportives qu'ils pratiquent... Smile
Quel intérêt d'une telle mesure?
Pour ma part, il me semble avoir lu dans le magazine "Sport et Vie" sous la plume du Docteur Christian DAULOUEDE ( et comme le soulignait Jean Marc) que la différence était le pouvoir enzymatique de l'enfant qui était moindre que celui de l'adulte, d'ou la différence au niveau du système tampon.
Par contre pour le reste...
Bien sur, rien ne vaut la santé d'un enfant, bien sur, après la médaille la chute est parfois (souvent) brutale.Mais, il arrive un moment où la performance entraîne des conséquences qui dépassent l'individu. En effet, l'excellence interpelle, et alors... Rolling Eyes Rolling Eyes
Ici encore... Wink
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